Joséphin Soulary
(Joseph Marie Soulary)
1815 - 1891 Frankreich
Sonnet de décembre
L’hiver est là. L’oiseau meurt de faim; l’homme gèle.
Passe pour l’homme encor ; mais l’oiseau, c’est pitié !
Dans un bouquin rongé des rats plus qu’à moitié
J’ai lu qu’il paie aussi la faute originelle.
La bise a mangé l’air, durci le sol, lié
Les ruisseaux. - Temps propice aux heureux ! La flanelle
Les couvre ; au coin du feu le festin les appelle.
Mais les autres ?.. Sans doute ils auront mal prié !
Le soleil disparaît sous la brume glacée ;
C’est l’acteur des beaux jours qui, la toile baissée,
Prépare sa rentrée au prochain renouveau ;
Et, tandis qu’on grelotte, il vient, par intervalle,
Regarder plaisamment, l’oeil au trou du rideau,
La grimace que fait son public dans la salle.
(Joseph Marie Soulary)
1815 - 1891 Frankreich
Sonnet de décembre
L’hiver est là. L’oiseau meurt de faim; l’homme gèle.
Passe pour l’homme encor ; mais l’oiseau, c’est pitié !
Dans un bouquin rongé des rats plus qu’à moitié
J’ai lu qu’il paie aussi la faute originelle.
La bise a mangé l’air, durci le sol, lié
Les ruisseaux. - Temps propice aux heureux ! La flanelle
Les couvre ; au coin du feu le festin les appelle.
Mais les autres ?.. Sans doute ils auront mal prié !
Le soleil disparaît sous la brume glacée ;
C’est l’acteur des beaux jours qui, la toile baissée,
Prépare sa rentrée au prochain renouveau ;
Et, tandis qu’on grelotte, il vient, par intervalle,
Regarder plaisamment, l’oeil au trou du rideau,
La grimace que fait son public dans la salle.