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Normale Version: ARTOIS, ARMAND D’: PAYSAGE D’AOÛT
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ARMAND D’ARTOIS


PAYSAGE D’AOÛT

Aux rayons de l’ardent soleil de thermidor,
Sous le riche manteau de ses moissons, la plaine
Semble assoupie, ainsi qu’une génisse pleine
Que son labeur épuise et fait souffrir encor.

Aucun oiseau dans l’air pesant ne prend l’essor ;
Seuls, planent ça et là de blancs flocons de laine.
Un zéphyre léger et doux comme une haleine
Fait onduler les champs d’orge et de seigle d’or.

Tout se tait, si ce n’est une rauque cigale
Qui jette, à temps égaux, une note inégale
Parmi le froissement joyeux des épis mûrs.

Soudain un cri perçant a réveillé l’espace…
Et sombre avant-coureur des orages futurs,
Noir, au milieu du ciel vermeil, un corbeau passe.