Sonett-Forum

Normale Version: L'EXILÉ
Du siehst gerade eine vereinfachte Darstellung unserer Inhalte. Normale Ansicht mit richtiger Formatierung.
L'EXILÉ

TRISTE, parmi l'orgueil des monumets romains,
Tu n'eus qu'un seul désir: revoir le ciel de France.
Tu disais tes regrets et ta grande souffrance
A Baîf, à Ronsard, qui te tendaient les mains.

Tout te blessait là-bas: les palais, les chemins,
L'éclat du ciel trop beau sur ta désespérance;
Tu ne voyais de bien que dans la délivrance:
En la Ville Eternelle exilé des humains !

Ah ! ton Anjou n'avait pas les splendeurs de Rome !
Comme il était plus doux à ton pauvre coeur d'homme,
Avec ses bords de Loire où tes pas ont erré !...

Je te vois, quand la nuit semait d'astres le Tibre,
Seul dans l'ombre, enviant la créature libre,
L'âme et les yeux tournés vers ton petit Liré !