Sonett-Forum

Normale Version: L’ÉTRANGÈRE
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L’ÉTRANGÈRE

La maladie et la vieillesse
Nous font hideux — blocs ou fuseaux
Et nous travaillant jusqu’aux os
Nous décomposent pièce à pièce.

Mais si saugrenus, si discords
Que nous rende le sort funeste,
Nous revoyons notre ancien corps
Dans le monstre qui nous en reste.


Hélas ! il n’en est pas ainsi
Quand le fond de l’homme est moisi.
Rien n’y paraît qu’une ombre infâme.

C’est en vain qu’on regarde en soi :
Et l’on s’avoue avec effroi
Qu’on ne reconnaît plus son âme.